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Habiter petit. Cela peut être dicté par une contrainte de ressources financières ou, dans certains contextes, de matériaux disponibles. Cela peut aussi être un choix, justement en vue de réaliser des économies à l’échelle individuelle comme globale.
La micromaison n’est pas une nouveauté, elle a été explorée par nombre de concepteurs. Un simple exemple : en 1929, voilà presque un siècle, le CIAM (Congrès international d’architecture moderne) avait pour thématique le logement minimum (voir aussi la notion d’espace minimal vivable). Mentionnons par exemple Charlotte Perriand et ses refuges ou sa « maison au bord de l’eau ».
Au sujet de l’habiter, elle s’exprimait ainsi au micro de France culture :
[…] des casiers pour ranger, des sièges pour s’asseoir et des tables pour poser ses mains et les objets. Et c’était ça l’équipement de l’habitation […].
Il y a l’espace nécessaire et puis il y a l’espace créé c’est-à-dire : visuellement on peut créer de l’espace ; sans qu’il y ait beaucoup de mètres carrés pour autant.
Par contre, c’est absolument nécessaire de trouver au bout de nos doigts précisément tout ce dont nous avons besoin, c’est ce que j’appelle la fonction.
La fonction d’une part, et la création d’espace d’autre part.
Ch. Perriand, émission À voix nue, France culture, première diffusion 1984.
Nous avons à cœur que chaque micromaison créée le soit pour et avec les habitants qui lui sont destinés.
Cette formulation qui personnifie presque la maison se justifie par le fait que, la tiny house étant très petite, une adéquation parfaite avec les usages est nécessaire.
Chaque fonction doit être envisagée avec soin afin d’être prise en compte correctement dans la conception, au vu des attentes des habitants. Ce seront donc SES habitants, étant sous entendu qu’elle ne pourra pas nécessairement en accueillir d’autres, comme si elle les refusait.
En effet, si une maison relativement spacieuse peut donner lieu à divers aménagements, s’adaptant aux habitants, il n’en va pas de même ici. La réduction extrême des possibles implique que les habitants s’adaptent à ce qui a été défini ; et si ça ne l’a pas été spécifiquement pour eux, l’adaptation sera imparfaite voire impossible.
Tout doit donc être évalué, comme pour toute maison :
combien de personnes est une question essentielle bien sûr ; mais aussi comment cuisine-t-on ? comment aime-t-on faire sa toilette ? est-ce que l’on peint, ou que l’on joue du basson, ou que l’on aime afficher des photographies ou son herbier ? que sais-je encore…
Mais évalué dans le moindre détail :
où sont les couverts, quelle est la taille de la casserole la plus souvent utilisée et où doit-elle être rangée, comment se sèche-t-on les mains, où est la brosse à dents, combien de paires de chaussures doivent être rangées, combien de livres, où est posée la crème de nuit, est-ce qu’on se lève la nuit…
Bref, comment faire de ce tout petit espace une maison réussie et adaptée.
Mode de chauffage, alimentation en eau, assainissement, panneaux solaires… sur la question des équipements, chaque projet est également mené sur nos conseils et selon les souhaits des habitants.
Le cas échéant — que ce soit pour une micromaison sédentaire ou si un terrain est prévu pour une maison nomade —, l’adaptation au terrain sera bien entendu prise en compte : orientation, vues, accès…
Des aménagements extérieurs peuvent également être réalisés : bloc indépendant pour des toilettes sèches ou une douche d’été, compost, récupérateur d’eau de pluie…
Les équipements techniques intérieurs comprennent : ventilation mécanique, alimentation en eau, évacuation des eaux usées, alimentation en gaz (cuisson, chauffage), chauffage (au gaz, au bois, à granulés), chauffe-eau, système électrique, toilettes sèches, douche ou baignoire.
Les équipements extérieurs comprennent : toilettes sèches, assainissement, compost, récupérateur d’eau de pluie, panneaux solaires (photovoltaïques ou thermiques pour eau chaude ou air chaud).
